jeudi 24 mai 2012

Quand l'UMP persévère dans l'erreur

J'avais dit ici que je trouvais que l'UMP peinait à trouver son rythme. Elle l'a trouvé! Sauf que la ligne fixée relève d'une erreur grossière de stratégie.

Nous aurons donc droit à une campagne où l'UMP fera feu de tout bois, multipliant les attaques ad hominem contre tel ou telle ministre, quitte à relayer de fausses accusations.

L'UMP met donc en oeuvre le même type de stratégie que pour la campagne de Nicolas Sarkozy: multiplier les outrances, faire le plus de bruit possible. Dans le cas des présidentielles, cette stratégie visait à masquer le bilan de Nicolas Sarkozy. Que veut masquer l'UMP pour les législatives?

Sans doute cherche-t'elle à faire oublier l'acceuil favorable du gouvernement Ayrault, et les réussites des premiers déplacements diplomatiques du président Hollande aux Etats-Unis et en Europe.

Outre le fait que cette stratégie s'est révélée perdante pour Nicolas Sarkozy, et qu'on ne voit pas bien pourquoi elle se révélerait gagnante pour les législatives, elle risque d'handicaper les députés UMP sortants, en donnant une image de (très) mauvais perdants.

Nul doute en effet que ceux-ci préféreraient pouvoir mener tranquillement une campagne locale, où ils défendraient leur travail de député, sans être interpellé à chaque étal de marché sur la dernière sortie de Copé ou de Morano, et ce aussi bien par des électeurs de gauche que de droite.

La stratégie "habituelle" dans une campagne législative qui suit une défaite aux présidentielles est en effet d'assurer le "service minimum" au national, et de dépenser le gros de son énergie au local. Le "service mimimum" en question devant permettre de corriger certaines erreurs de campagne commises lors des présidentielles (L'UMP aurait ainsi pu corriger sa dérive extrême-droitière, qui a sans doute pesé lourd dans la défaite de Nicolas Sarkozy) et d'en revenir aux fondamentaux.

Les occasions n'ont pas manqué pour l'UMP d'adresser un message fort à ses électeurs : l'annonce de la supression des tribunaux correctionnels pour mineurs, celle de l'agenda social présenté par Jean-Marc Ayrault, avec notamment la question des retraites, sont autant de chiffons rouges sur lesquelles la droite aurait pu remobiliser son camp. Mais il aurait fallu pour cela que le message ne soit pas brouillé, noyé dans le brouhaha incessant des attaques excessives contre les membres du gouvernement qui bénéficient encore, dans l'opinion publique, de la légitimité de l'élection présidentielle.

Pas sûr donc que le rythme (enfin) trouvé par l'UMP soit le bon!


2 commentaires:

  1. C'est ça qui est rigolo : ils reprennent la stratégie qui a échoué.

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  2. oui, perso je vais pas m'en plaindre, vu que je souhaite que le changement continue, mais j'ai quelques amis de droite qui conspuent Copé, Morano et consorts de manière encore plus virulente que moi, c'est drôle!

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